Qu'est-ce que la santé mentale?
Il semblerait qu'il existe en nous plusieurs êtres. Nous sommes, bien sûr, chacun d'entre eux, et aussi tous ceux-ci réunis, et sans doute bien plus encore, mais nous n'en avons pas forcément conscience. Comment pourrions-nous les nommer, ces êtres différents en nous, ces petits morceaux de nous ?
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il y a l'Etre Profond : l'Etre Profond est celui que nous sommes exactement, c'est notre vraie nature. Il est en lien avec le pourquoi nous nous sommes incarnés. Il est notre vérité. Il est unique et puissant.
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et puis, l'Etre Superficiel : l'Etre Superficiel est l'humain que nous avons appris à être, avec notre éducation, les personnes rencontrées, et les épreuves traversées. L'Etre Superficiel est celui qui vit chaque jour ce que le quotidien lui offre ; c'est lui qui ressent, réfléchit, agit.
L'Etre Superficiel, contrairement à l'Etre Profond, est multiforme. Il peut prendre le visage de l'Etre Solitaire ou de l'Etre Social, de l'Etre Parent ou de l'Etre Enfant, de l'Etre Amoureux, de l'Etre Travailleur, etc. Toutes les circonstances de la vie peuvent donner vie à un Etre différent, un petit morceau de nous, toujours Superficiel.
Cet Etre Superficiel est faible, dans le sens qu'il est malléable : il peut se transformer sous l'effet de forces, aussi bien positives que négatives, aussi bien extérieures qu'intérieures (profondes)
Il est très facile, dans notre civilisation, de ne vivre que dans l'Etre Superficiel. Notre société n'est pas faite pour fonctionner avec différentes individualités, mais soumet chacun à être adapté à elle. Dès la naissance, notre éducation nous façonne à nous conformer à ce que l'on attend de nous, notre nature profonde est bien souvent réprimée. La désapprobation qu'entraine des attitudes non reconnues nous fait craindre de perdre l'amour des personnes importantes pour nous, nos parents d'abord, puis les personnes que nous nous sommes choisis comme amis ou compagnons. Vivre calmement en société, dans le milieu professionnel ou avec ses voisins, demande sans arrêt des consensus avec nos élans instinctuels, tout cela étant régi par des lois sociales auxquelles nous nous soumettons pour être acceptés.
N'accepter de vivre que dans l'Etre Superficiel, ce serait comme de vivre « pour de faux », comme disent les enfants. Ce serait passer à côté de sa vie.
Il existe d'ailleurs en nous une force qui nous pousse à écouter notre Etre Profond. Ne pas le faire correspond au fait de se perdre. La maladie peut être là pour nous alerter sur le fait que l'on s'est perdu. C'est en cela que l'on peut considérer que la maladie est là pour nous guérir : elle nous force à reconsidérer notre vie, à voir quelles en sont les choses importantes, à réécouter notre Etre Profond.
La santé étant bien plus que l'absence de maladie, la santé mentale correspondrait donc à un équilibre parfait entre nos deux états d'être, le profond et le superficiel.
Cela signifierait que les messages adressés par l'Etre Profond arriverait avec netteté à l'Etre Superficiel, et que celui-ci, non seulement les entendrait, mais ferait les modifications nécessaires à sa vie afin que les deux Etres soient en accord.
La difficulté, bien évidemment, est qu'il est difficile d'entendre ce que nous dit l'Etre Profond.
Que peut avoir à nous dire l'Etre Profond ?
L'Etre Profond sait parfaitement quelles sont nos capacités, nos talents, notre vraie nature. Il sait ce pourquoi on est le plus doué, ce pourquoi on s'est incarné. Lui connait le sens de notre vie, et nous pousse à nous réaliser. C'est ce que l'on appelle couramment « la petite voix intérieure ».
Comment peut-on l'entendre ?
Il existe différentes techniques pour cela.
Le plus important est sans nul doute de se détendre, pratiquer une sorte de relaxation ou au moins de « lâcher prise », d'être ouvert à ce qui peut advenir.
Toutes les expressions artistiques, lorsque l'on laisse la voix de la créativité s'exprimer, sont des messages de l'Etre Profond.
Certaines pratiques spirituelles, en particulier méditatives ou de prière, peuvent ouvrir sur l'Etre Profond.
Et les formes de psychothérapie non directives débouchent également sur la voie (et la voix!) de l'Etre Profond. La bioanalyse est particulièrement adaptée à cela, même si elle n'est pas la seule.
Il y a aussi, et ce n'est pas forcément la voie la plus claire, la considération des rêves que l'on peut recevoir. L'activité onirique est très fréquemment en lien avec notre nature profonde, et les messages qu'elle véhicule ont pour fonction de nous montrer la route à prendre. La difficulté est le décodage de ces messages.
Il faut bien reconnaître que, quelles que soient les voies empruntées par les messages de notre Etre Profond, ceux-ci ne sont pas clairement énoncés selon les termes auxquels nous sommes habitués. Le langage est toujours symbolique, et le décodage de ces symboles relèvent souvent de la gageure. Le psychothérapeute est là pour aider, même si il convient toujours de faire preuve d'humilité lors de ces décryptages : il n'existe pas, dans cet exercice, de vérité universelle. Le thérapeute peut donner des pistes ; il a étudié le langage symbolique et connait la personne – mais il est présomptueux d'affirmer que tel rêve revêt tel message.
Dans tous les cas, aller à la rencontre de son Etre Profond est passionnant. Il n'existe pas de plus beau chemin pour notre vie ici-bas.
