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L'estime de soi

5/1/14

L'estime de soi est sans doute ce qu'il y a de plus précieux et de plus fragile dans une vie.

En manquer nous fait passer à côté de notre plein potentiel, en avoir trop nous fait passer à côté de bien des relations...

Elle dépend de la vision que l'on a sur soi, bien sûr, et de l'amour que l'on se porte. Elle comprend aussi la confiance en soi, qui, elle, s'applique plus à nos actes : avoir confiance en soi, c'est penser que l'on est capable d'agir de manière adéquate dans les situations importantes.

Même si l'estime de soi est fluctuante au cours de la vie, et peut aussi être variable d'un domaine à l'autre (on peut avoir une bonne estime de soi au niveau professionnel mais une piètre estime de soi dans le domaine sentimental), elle dépend en grande partie des nourritures reçues dans l'enfance, en particulier de la part des parents et du milieu scolaire. Elle a cependant besoin d'être alimentée tout au long de la vie, surtout si elle est un peu faible au départ.

Elle est un élément fondamental qui permet à tout un chacun de vivre pleinement sa vie.

En manquer est infiniment douloureux. Un être humain en dépression connaît chaque seconde la douleur atroce de se mépriser, et il n'est pire enfer que celui-là. La personne alcoolique aussi connaît le mépris d'elle-même, ajouté à la honte quand elle est confrontée au regard de la société.

En avoir en excès est difficile aussi, pas tant au niveau du ressenti personnel que de l'effet que cela peut avoir au niveau des relations sociales. La personne ayant une haute estime d'elle-même peut considérer qu'elle n'a pas besoin des autres, qu'elle se suffit à elle-même. Elle peut leur renvoyer quelque chose de très négatif qui risque de provoquer un certain isolement.

Ici aussi, comme dans bien des domaines, la clé est dans le juste milieu.

L'idéal est d'avoir sur soi ce regard juste et bienveillant, qui permet de se considérer comme un Être en évolution, qui ne peut et ne sait pas tout mais est en chemin pour apprendre, évoluer, et c'est le sens de sa vie. En cela, les autres peuvent nous aider, et il convient de les écouter, mais sans les laisser nous détruire par un excès de reproches ou de compliments.
 

Les bases de l'estime de soi se trouvent dans l'enfance. Le rôle des parents est déterminant. Il existe des parents qui ne savent pas encourager leurs enfants ni les complimenter quand ils réussissent. Ce n'est pas un déficit d'affection, plutôt une sorte de crainte que l'orgueil n'envahisse leurs rejetons. A contrario, il existe des parents qui surcomplimentent leurs enfants, valorisant à l'excès des compétences qui n'ont pas à l'être. Il y a ceux qui les surprotègent sans les valoriser, ceux qui sont indifférents ou ne peuvent être attentifs à leur progéniture, ceux aussi qui ne s'intéressent à leurs enfants qu'en fonction de ce que ceux-ci réalisent... Il y a aussi des circonstances qui font que l'enfant peut se sentir très tôt impuissant  ( par exemple, un décès ou une dépression grave chez l'un des parents), qui auront une influence puissante sur la confiance en soi de l'enfant.
Mais bien sûr, l'enfant, sauf exception, n'est pas confronté uniquement à ses parents. Il se construit avec tout un maillage de personnes l'entourant, de la famille étendue aux enseignants, du voisinage aux amis, de la nourrice aux inconnus croisés au supermarché... Chacun peut aider l'enfant dans cette construction de son estime de lui – l'aider ou le contrarier.
Il est des instituteurs qui peuvent restaurer d'un coup la confiance en lui d'un enfant, lui renvoyer une image de lui plus flatteuse que celle qu'il rencontre dans son milieu familial – comme il est des milieux enseignants particulièrement délétères, où l'on ne doit qu'obéissance et soumission, sans considération pour l'individualité de chacun, qui savent briser l'estime de lui d'un enfant par ailleurs choyé à sa juste mesure chez lui.

Bien souvent, bien sûr, les adultes cherchent à bien faire.
Et il n'existe pas de recettes toutes faites, valables dans toutes les circonstances, pour toutes les personnalités.

Peut-être pourrions-nous pourtant suggérer que pour aider un enfant à se construire les bases d'une bonne estime de lui, il convient de faire attention à lui, de lui montrer l'amour que l'on éprouve pour lui indépendamment de ses réalisations, de valoriser ce qu'il fait en rapport avec son développement personnel tout en restant dans la mesure de ce qui lui a demandé un effort particulier.

Il a été également montré qu'un enfant se développe aussi beaucoup par l'exemple : aussi des parents avec une bonne estime d'eux-mêmes transmettront sans doute plus facilement celle-ci à leurs enfants que d'autres avec une piètre estime d'eux-mêmes, par simple imitation.

Mais l'estime de soi ne se décrète pas. Tout au plus, lorsqu'elle est défectueuse, peut-on travailler à ce qu'elle s'améliore - en cela la psychothérapie est une aide précieuse. Elle permet, d'une part d'aller recontacter les souvenirs qui ont miné la construction de l'estime de soi, d'autre part d'aller chercher en soi les qualités qui permettent d'avoir un regard sur soi positif et bienveillant. Cela concourt à s'aimer soi-même, élément fondamental pour pouvoir vivre de façon acceptable.

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