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Départ de Geneviève François de Jouvenel

10/7/13
3 commentaires

Une amie nous quitte...


Geneviève François de Jouvenel nous a quittés le 3 Juillet dernier. Elle était la fondatrice et la directrice de l'Institut de Bioanalyse dont l'Ecole Férenczienne était l'organe de formation. Il est difficile d'envisager l'avenir de cette Ecole sans elle, tant Geneviève la nourrissait par la richesse de son enseignement et l'inaltérabilité de son éthique.
Elle était née en 1933, quelques mois après le décès de son maître à penser, Sàndor Ferenczi. Des soucis neurologiques ont marqué sa vie dès l'âge de 15 ans avec une maladie de Guillain-Barré, dont elle a eu une récidive des années plus tard. Il reste également dans nos mémoires son AVC (accident vasculaire cérébral) il y a deux ans, dont elle récupérait avec courage, en particulier au niveau du langage. Malgré ces problèmes de santé, c'était une femme pleine d'énergie et de foi en la vie.
Elle a eu cinq enfants et a également adopté une petite fille handicapée. L'un de ses fils était autiste, ce qui l'a fait étudier particulièrement ce handicap, avec sa profondeur et son humanité coutumières. Elle a écrit à ce sujet un livre particulièrement intéressant, "L'autisme en questions"*, où elle expose sa façon de voir l'autisme.
Psychologue et psychothérapeute humaniste, elle s'est inspirée du "Cri primal" de Janov ainsi que de nombreux autres auteurs dont Abraham Maslow, Carl Rogers, Alice Miller... L'essentiel de sa vision psychologique se trouve dans son livre "Et si le bonheur dépendait de moi?"*.
Elle était conquise par Ferenczi, auquel elle vouait une sincère admiration, en particulier parce qu'il avait osé s'opposer à Freud quand il a remis en question la méthode psychanalytique face à son expérience clinique. Elle parlait même d'un "coup de foudre" tant ce qu'elle lisait de lui correspondait à sa propre vision. Elle lui a consacré sa thèse, qui a ensuite été éditée aux Editions Publibook sous le titre "Sàndor Ferenczi, un psychanalyste humaniste"*.
Elle était particulièrement attachée à l'idée que chacun avait son propre chemin de vie et que le thérapeute n'était là que pour aider la personne à le voir plus clairement. Sa méthode thérapeutique était opposée à toute directivité. Cependant, elle reconnaissait des qualités certaines aux autres thérapies, en particulier les thérapies cognitivo-comportementales, mettant à leur crédit une véritable efficacité lorsqu'il s'agissait de traiter rapidement un symptôme particulièrement gênant dans la vie quotidienne (une phobie, par exemple). Sa thérapie visait, d'une façon plus générale, une bonne santé psychique où la personne serait en accord avec son Etre Profond et pourrait de ce fait s'épanouir dans sa vie. Elle était infiniment respectueuse du chemin de chacun.
Il n'est pas question bien sûr de prétendre qu'elle incarnait la perfection... Elle avait évidemment des travers, comme toute personne humaine. L'important est cependant, à mon sens, de retenir que ses qualités ont pu aider à vivre un certain nombre de personnes qui l'ont fréquentée en tant que thérapeute. Elle a apporté, lors de son passage sur Terre, son humanité, sa générosité, son écoute sans jugement, son intelligence, sa sagesse, son courage - qu'elle soit remerciée pour cela!

*Tous les livres cités sont repertoriés dans la Bibliographie de ce site.

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Commentaires :

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  • Pascal Muller dit :
    29/7/2015 à 22h 05min

    ''On devrait vivre la vie à l'envers ... Tu commences par mourir, ça élimine ce traumatisme qui nous suit toute la vie. Après, tu te réveilles dans une maison de retraite, en allant mieux de jour en jour. Alors, on te met dehors sous prétexte de bonne santé et tu commences par toucher ta retraite. Ensuite, pour ton premier jour de travail, on te fait un cadeau d'une montre en or et tu as un beau salaire. Tu travailles quarante ans jusque tu sois suffisamment jeune pour profiter de la fin de ta vie active. Tu vas de fête en fête, tu bois, tu vis plein d'histoires d'amour ! Tu n'as pas de problèmes graves. Tu te prépares à faire des études universitaires. Puis, c'est le collège, tu t'éclates avec les copains, sans aucune obligation, jusqu'à devenir bébé. Les neuf derniers mois, tu les passes tranquille, avec chauffage central, room service, etc ... Et au final, tu quittes ce monde dans un orgasme!'' Woody Allen

  • Yves MONTAUD dit :
    24/11/2014 à 15h 41min

    J'ai rencontré Geneviève FRANCOIS après avoir fréquenté la psychanalyse et ses pères FREUD et LACAN, mais j'ai toujours recherché les dissidents par conséquent j'ai rencontré FERENCZY par Geneviève FRANCOIS et maintenant je suis en formation en BIOPSYCHOSYNTHESE de Roberto ASSAGIOLI . Que l'humanité spirituelle garde l'âme de Geneviève Francois qui m'a visité alors que les autres : freudiens et lacaniens j'allais boire , voir , écouter leurs paroles alors qu'il eût fallu qu'ils écoutassent la mienne , et me voir et m'observer corps et âme en action .

  • Béalet Catherine dit :
    07/8/2013 à 12h 12min

    Je voudrai remercier sincèrement Geneviève FRANÇOIS, pour sa compréhension de nos souffrances sur des plans profonds. L'aide apportée par Geneviève, sans violence, et avec respect, a été pour nous tous d'un grand secours pour nous en sortir. J'ai travaillé presque quatre ans, en séances individuelles et groupes, et parmi toutes les thérapies, c'est la Bioanalyse avec Geneviève qui m'a vraiment aidée. Malgré quelques différents, je reste avec elle en pensée et dans mon cœur. Merci Geneviève Catherine Béalet Collon. Bordeaux le 7 Août 2013




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