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La jalousie amoureuse

9/5/13

La jalousie est très liée à des sentiments d'insécurité et de peur, avec souvent un fond de colère. Lorsqu'une personne est jalouse de son conjoint, elle a peur de le perdre, peur que celui-ci lui préfère une autre personne. Cette peur peut être complètement imaginaire, ou pas.
Dans la jalousie amoureuse, on éprouve de la colère à l'égard de celui qui la suscite parce qu'il nous met dans l'insécurité : on a peur de perdre ce dont on jouit ou dont on voudrait jouir. On craint que notre besoin affectif soit frustré.
La jalousie révèle donc :
   - 1°) la peur de perdre un bénéfice important que procure la relation avec l'autre
   - 2°) la propre insécurité de la personne jalouse par rapport à sa capacité de séduction.
Les personnes qui éprouvent de la jalousie sont portées à rendre les autres responsables de cette expérience; elles ne veulent pas voir ce que ce sentiment cache en eux.
La jalousie peut littéralement empoisonner la vie des personnes qui la ressentent. Elle peut prendre une place omnipotente dans leur vie. Elle peut aussi prendre des formes pathologiques, entraînant des gestes violents voire destructeurs. Lorsqu'elle est très intense et génère beaucoup d'agressivité, c'est le signe que les besoins en cause sont très importants et l'insécurité très grande.

A l'origine de la jalousie, on voit souvent des carences affectives et une vraie difficulté à gérer ces besoins affectifs. La plupart du temps, ces carences prennent leur origine dans l'enfance. Leurs racines ont à voir avec le sentiment de manquer d'amour de la part de nos parents. Il est vrai que dans nos civilisations, les enfants ont souvent affaire avec ce que l'on pourrait appeler "l'amour conditionnel" : les parents font croire à leur progéniture qu'ils ne les aimeront que si ils obéissent, que si ils ont de bonnes notes à l'école, que si ils rangent leur chambre, etc. Lorsqu'une injonction n'est pas suivie d'effet de la part de l'enfant - d'effet satisfaisant pour le parent - la sanction tombe, et elle peur être ressentie comme un retrait d'amour. L'enfant a l'impression que son ou ses parents ne l'aiment pas parce qu'il n'a pas agi comme ils le désiraient.
L'amour parental semble fragile, éphémère, limité. Pour peu qu'un petit frère ou une petite soeur n'arrive, l'enfant craint que le peu d'amour dont disposent les parents ne soit dirigé vers ce nouvel arrivant, et ce d'autant plus qu'un bébé requiert beaucoup d'attention et de temps. C'est ainsi que peut naître le sentiment de jalousie, qui pourra se retrouver après à l'âge adulte : on recherchera l'exclusivité de l'amour de l'autre, on sera aussi avide de son côté inconditionnel tout en sachant que ce n'est qu'une illusion - d'où la peur de la perte de l'amour.

La jalousie prend ses racines aussi dans le manque de confiance en soi. Il y a une énorme incertitude à combler toutes les attentes du conjoint. On se sent si peu beau, intelligent, drôle, sportif... que sais-je encore?... qu'on a peur qu'il trouve mieux ailleurs. On va donc lutter pour éviter qu'il n'aille voir ce qui pourrait l'attirer chez l'autre, quelque chose que l'on n'a pas.
Mais cette lutte a des accents de propriétaire. Le jaloux refuse à l'autre son droit à aller et venir à sa guise, à fréquenter les gens qu'il choisit, à ressentir ses propres émotions. Le jaloux voudrait que l'autre reste là, à l'aimer, sans plus. L'autre n'a plus droit à sa propre vie; il semble là uniquement pour combler les carences affectives de la personne jalouse.

La difficulté, pour chacun des acteurs, est de voir clair dans ce qui se passe en lui dans cette relation. Le conjoint n'a pas à se sentir coupable de ce qu'il fait ou de ce qu'il pense "parce que ça va faire souffrir l'autre". La personne concernée par la jalousie n'a pas à pourrir la vie à son conjoint parce qu'elle lui a donné le rôle de combler son gouffre affectif.

La seule façon de se sortir de ce scénario est que la personne jalouse s'interroge sur les motifs personnels de sa jalousie. Bien souvent, elle s'abstient de le faire, puisque pour elle, c'est l'autre qui est coupable (puisqu'il met 5 minutes de trop pour ramener le pain, puisqu'il a regardé cette femme dans la rue, puisqu'il a des rêves érotiques dont, elle en est sûre, elle est absente, etc. Les exemples sont infinis!!!). Mais pourtant, ce n'est qu'ainsi que la relation peut s'assainir : lorsque la personne jalouse, grâce à une psychothérapie ou, au moins, une sérieuse introspection, aura perçu que le problème vient de sa jalousie, de son manque affectif, elle pourra alors s'ouvrir à une vraie rencontre avec l'autre, et à la richesse de la relation.

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