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Geneviève François, "L'autisme en question"

27/1/13
2 commentaires

Cet ouvrage a été rédigé par Geneviève François. Il a été publié en 1997, aux Éditions Buchet/Chastel.

Geneviève François est formatrice auprès de l'École Férenczienne. Elle est aussi mère d'un enfant autiste. Son regard sur l'autisme est original; il peut être déconcertant dans un premier temps, mais il permet de réfléchir, de quitter nos belles certitudes scientifiques et d'aborder les personnes qui ont de l'autisme avec une autre sensibilité. Ce changement de regard permet une rencontre qui semblait impossible avant, une rencontre favorisée par la psychophanie que j'ai la chance de pratiquer, et je dois reconnaître que tous les témoignages écrits par des personnes autistes corroborent la thèse de l'auteur.

Elle situe l'origine de l'autisme bien avant la naissance, au moment de l'incarnation. C'est un moment fondamental, le moment où l'âme, dans une dynamique qui est la sienne, choisit de s'incarner dans un corps. Pour Geneviève François, "l'homme n'est pas un simple animal intelligent, mais une personne douée d'une spiritualité et porteuse d'un projet". Chez celui qui plus tard développera de l'autisme, existe une forme de désaccord entre l'âme et le corps : "un autiste se retient de s'installer dans son corps". Plus loin, elle précise : "Au cours du processus de son incarnation, après une première impulsion vers la réalisation de son projet, son âme ne se lâche pas dans son corps. Elle se retient, elle ne réussit pas à adhérer à sa réalité d'être humain, elle reste comme "suspendue" entre deux mondes. Et c'est cette insuffisance de contact, je dirais, entre l'âme et le corps, qui entrave la construction de son individualité humaine et qui entraîne la précarité du sentiment de soi."

Car, effectivement, l'autiste a du mal à sentir son Soi. Il n'arrive pas à adhérer à ce qu'il est. "Quand l'être parle, sa parole ne coïncide pas avec le sentiment que c'est bien lui qui parle. Quand il sent, il sait que c'est lui qui sent, mais il ne sent pas que c'est lui qui sent." D'où une terrible angoisse, qui est une véritable souffrance qui accompagne la personne avec autisme tout au long de sa vie.

Comment l'aider? Pour Geneviève François, il convient avant tout de l'accueillir tel qu'il est, d'abandonner tout projet pour lui, de lui faire confiance : "il n'a réellement besoin que de notre présence et notre disponibilité. Plus nous pourrons l'accepter comme il est, plus il aura les moyens de laisser surgir en lui du désir pour lui-même." L'autiste "a besoin qu'on lui parle de lui, qu'on lui dise ce que l'on comprend de sa difficulté, qu'on lui parle de son âme, de sa naissance, de son mal de vivre, qu'on entende sa souffrance, qu'on accepte son angoisse, qu'on supporte ses échecs, que l'on compatisse à son incapacité à vivre, et enfin que l'on mette un nom sur son mal : autisme."

On pourrait s'étonner de cette vision si spirituelle de la part d'une psychologue, mais c'est que l'on oublie bien facilement qu'étymologiquement "psychologie" signifie "connaissance de l'âme", puisque la "psyché" est un mot grec qui signifie "âme". La vision très matérialiste de notre monde occidental nous éloigne sans cesse de notre sensibilité spirituelle. En ce sens, peut-être que l'augmentation importante du nombre de cas d'autisme recensés ces derniers temps est symptomatique d'une société en mal de spiritualité ?

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Commentaires :

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  • marie-noelle vandooren dit :
    17/12/2018 à 10h 37min

    C'est une idée que je viens d'avoir , et je cherche des écrits à ce sujet : l'autisme , et un hiatus au moment de l'incarnation de l'âme . Merci de m'orienter :-)

  • Valeria dit :
    26/6/2015 à 10h 14min

    Je recherche ce livre qui n'est plus édité; si qqun voulait bien le vendre cela me permettrait de découvrir un regard fort intéressant sur l'autisme. Merci!




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