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Le retour

10/7/16

Ce blog a été suspendu pendant un certain temps, temps qui a été consacré à l'obtention d'un Master de Psychanalyse. Ces deux années ont été très denses au niveau du travail à fournir et m'ont enrichie dans la réflexion et la connaissance des écrits psychanalytiques.
Après avoir étudié beaucoup d'auteurs, je persiste dans ma fidélité à Ferenczi et autres approches humanistes.
J'ai entendu, lors de conférences, que le moteur de la psychanalyse, ce n'était pas que le patient aille mieux, mais la recherche de la vérité. Il a souvent été cité avec un petit sourire la furor sanandi de Ferenczi, reproche qu'avait pu lui prodiguer Freud lors de leur correspondance - furor sanandi qui, du coup, semblait l'écueil sur lequel on risquait de s'échouer, le danger à éviter à tout prix, le péril absolu. Je ne peux adhérer à cette vision. Freud pouvait faire preuve parfois d'un cynisme et d'un détachement tels que ce qui l'intéressait était au-delà des patients, comme la recherche d'une vérité ultime englobant l'humanité toute entière (Lacan a d'ailleurs suivi ses traces sur ce chemin), mais cette position ne me parait pas juste.
Lorsque la personne vient consulter, elle est très rarement à la recherche de la vérité du fonctionnement humain, elle est en général plutôt en souffrance et cherche la levée de cette tension insupportable. Le travail se fait effectivement vers la recherche de la vérité, pour autant que l'on puisse la nommer ainsi, mais de celle, individuelle, de cette personne-là. "Vérité" que j'ai pu nommer ailleurs "contact avec son Etre Profond", car je pense effectivement que c'est cet Etre Profond qui la détient, et que l'équilibre, la santé mentale, dépend de la loyauté que le sujet est prêt à témoigner à celui-ci. Mais c'est bien cet équilibre mental que le thérapeute bioanalyste recherche - au risque du reproche de furor s
anandi.
Il n'y a cependant pas de fureur dans cette recherche; il y a de l'implication, de la bienveillance, de l'accompagnement guidant, du tact. Je ne suis pas détachée du désir que mes patients aillent mieux, et ne souhaite pas ce détachement car je crois que ce désir peut parfois les porter - du moins dans un premier temps. Lorsque le contact avec l'Etre Profond du sujet se fait, celui-ci a moins besoin du désir du thérapeute, et le soutien peut progressivement s'alléger. C'est l'autonomie psychique qui se met peu à peu en place, autonomie qui est le but ultime de toute thérapie.

 

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